lundi 6 septembre 2010

Acte 1, scène 1 : Field Work

Pourquoi suis-je ici pour 3 mois ?

Hé bien, je dois dire que le charme fou de ma chambre et des randonnées norvégiennes ne sont pas les premières raisons de ma venue...
Je suis ici pour travailler et partager le quotidien des chercheurs, et ce pour plusieurs raisons :
- Rédiger un rapport traitant de ce que j'aurai fait pendant cette période, version officielle et obligatoire de ce stage 'mission' de mon S7 s'ancrant dans ma formation d'ingénieur agronome à AgrocampusOuest, centre de Rennes et plus encore dans mon PPP. -Là normalement, si vous avez suivi c'est que vous avez été familiarisé avec la langue difficile à appréhender de mon école, sinon, retenez juste les mots 'stage' et 'formation', le reste c'est juste pour le panache-.
- Découvrir leurs activités, les aider autant que possible, gagner leur confiance pour découvrir des choses de plus en plus techniques (et, ensuite, les détrousser s'ils ne sont pas gentils avec moi).
- Ensuite, me plonger dans le milieu de l'halieutique, histoire de voir si je suis oui ou non attiré par cette spécialisation pour l'an prochain... et ainsi tenter de résoudre ce problème épineux d'orientation.

Mais, et je le sais, la majorité d'entre vous ne me demanderons pas comment avancent les études de dynamique de population sur les crustacés, ils retiendrons cela : j'y suis pour compter des homards.
Et franchement, ça me va. Moquez-vous, engeance démoniaque! Rien ne m'atteins.
C'est maintenant qu'arrivent les photos dossiers qui vont permettrons d'imaginer ce que je fais à longueur de journée -au moins le premier mois-, histoire de me charrier quand se reverra dans quelques mois!

 On prend le bateau ci contre pour partir en mer...













Pour remonter ce genre de pièges toutes les 24h environs.Vous voyez les passages sur le côté? Le homard, ou 'lobster' comme qu'on dit en anglais, est attiré par l'appât (l'astuce de Mamie Bossard : ajouter 1/2 maquereau mort est le secret d'un piège parfait) et ne peux ensuite que difficilement en sortir, quelque soit sa taille. 
On reprend les pièges laissés la veille en les attrapant (vous imaginez bien que ma dextérité légendaire est mise à rude épreuve) dans l'eau. On place ensuite la corde sur le treuil et on remonte le trésor à bord!
On ressort tout les habitants du pièges (Homards et crabes le plus souvent, parfois même morue ou autres espèces de poissons).
NB: Histoire véritablement incroyable, ces pièges marchent aussi pour d'autres espèces. Ce matin, on a même retrouvé dans un piège laissé sur le port qu'on a rangé un peu tard un petit chaton! Appâté par les restes de poisson pourrissant, il s'est glissé à l'intérieur et y est resté jusqu'à ce qu'on le libère. Vous ne pouvez imaginer à quel point je regrette de ne pas avoir eu mon appareil photo! Il ne va plus me quitter maintenant, juste au cas où je tombe sur un autre chaton-homard (ou un skieur-roller, mais c'est une autre histoire)

On range dans des petits boxes les différents homards pour les étudier méthodiquement.
Tout l'équipage (Sebastian, Svein Erik et Hanne) se met en branle, on mesure la longueur générales, des pinces etc...
On fait ensuite des prélèvements d'oeufs (si ils y en a bien sûr) et de bouts de branchies pour de futures études ADN.
Le but des recherches actuelles sur le centre est de comparer les populations entre une zone exploitée et une réserve ou aucune pêche au filet n'est autorisée.
Les premières études ont déjà montré une différence de taille moyenne assez évidente. (Je ne vais pas entrer dans les détails, mais, en gros, un gros homard est un vieux homard. Or ils vivent rarement vieux dans un environnement où il existe une pression de sélection liée à la pêche).
Voilà pourquoi je vous propose un petit jeu. Saurez-vous déterminer lequel de ces deux individus (ci-dessous et ci-dessus) vient de la réserve et lequel vient de la zone pêché de manière intensive (la main dans le gant bleu donne l'échelle)?



Ici, une petite vidéo de la manière -incroyablement professionnelle, vous en conviendrez- qu'a Sebastian de relâcher le piège. Vous avez aussi un aperçu de la vue en papier mâchée qu'on doit se taper toute la journée... Pauvres de nous!

Et, enfin, je me permets de vous offrir une vue de mon humble look au cours des premières manip' en été (à 10°C au 5 septembre, je vous assure que je prends la veste fluo assortie maintenant, et ce n'est pas que pour le plaisir de porter l'uniforme)
NB : Aujourd'hui, le groupe national de WWF est venu pour visiter le centre. Ils ont donc pu nous observer en plein labeur entre autres choses. Il y aura donc probablement d'autres photos à venir sur ce qui, pour le moment, me plait beaucoup!

1 commentaire:

  1. ça a l'air trop cool, tu as le droit d'en manger certains? ça risque de cailler un peu en hiver s'il fait déjà 5 degrés. bon courage en tout cas ;)
    dans pas lgtps j'aurais internet promis ;)

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