samedi 18 septembre 2010

CS XP 1

Oulala... Qu'est ce que ça veut dire ça?
Une improbable succession de lettres? Un langage geek ancien? Du haut-norvégien?

Et bien, c'est un peu de tout ça! CS pour une (improbable) rencontre de CouchSurfing, XP pour Experience et, comme ça se passe en Norvège et avec moi, c'est forcément du haut norvégien!

Le CouchSurfing. Expliquons rapidement le principe : un site internet répertorie les personnes acceptant de 'prêter leur canapé (ou tout matelas, chambre d'ami, coin de sol)' à d'autres membres du site. On peut donc envoyer des demandes pour pouvoir squatter chez eux! Alors bien sûr, ça permet d'économiser la partie hotel d'un budget de voyage, mais c'est bien au delà de ça! Le véritable but du CouchSurfing est de favoriser le partage. Rencontrer un habitant de la région dans laquelle on séjourne permet de découvrir avec lui les coutumes, les petits coins sympas de la ville, les bonnes adresses pour manger etc...
Et découvrir la culture a travers des yeux de l'habitant, c'est tout de même plus marquant qu'un commentaire écrit dans un guide de voyage! Ouverture d'esprit et confiance sont les maîtres mots de ce système dont la phrase d'accroche est : 'Participate in Creating a Better World, One Couch At A Time'.

Ayant découvert cela grâce à une amie qui utilise cela au cours de son S7, je m'y suis intéressé avant même de mettre le pied en Norvège et le bien fondé de ce système a pris tout son sens depuis que je suis arrivé!

Seul sur le centre, ayant de loooong week ends pour visiter tout les horizons du pays, je ne sais pas vraiment où regarder. Et il faut bien dire que visiter pour visiter est bien moins intéressant que partager ces découvertes avec quelqu'un d'autre!

J'ai donc rencontré le weekend dernier une jeune australienne vivant à Arendal depuis 2 ans. Ma toute première experience CS!
Bon, Arendal n'est qu'à 6km, donc je n'ai pas 'surfé son canapé' chez elle. On s'est simplemnt retrouvé pour discuter autour d'un café sur place. Un café, puis un tour de la ville -sous la pluie-, puis un autre café, juste avant d'aller dans une galerie d'art, puis rediscuter un peu en attendant que la pluie se calme... pour rentrer chez moi à vélo presque 7h plus tard!
Autant dire que samedi dernier, mon 'quota social' (comme dirait certains) a été pleinement rempli!

Quelques photos de la journée:

La mairie d'Arendal, un des plus grands bâtiments en bois du pays.



Une maison en excellente état, juste à côté de la mairie fraichement retapée.




 Une petite rue toute mignonne de la partie 'vieille ville' de cette minuscule cité.


L'intérieur de la grande église de la ville (mais si, vous ne vous souvenez pas? La toute grande rouge là! Au début du blog... Bon laissez tomber!)
Les plus observateurs remarqueront le bateau suspendu entre les lustres. Très courant dans le pays où la pêche est une tradition. L'air des églises est donc empli de prières pour les marins.



Quelques photos de l'exposition maintenant. A quoi peut ressembler l'art norvégien (bon, c'est clair que là ce n'est pas du tout une tradition... mais ça vaut le coup d'oeil!)








Comment devenir riche facilement.
Ce tableau ne vous rappelle rien? Ho allez! Bon, je vous aide, regardez dans un microscope.


 Les véritables perles du site:



De quoi avons-nous parlé? Franchement, je n'ai pas vraiment envie de résumer une discussion aussi longue! Sa vie n'a aucune place ici et vous avez compris depuis longtemps que je déteste parler de la mienne...

dimanche 12 septembre 2010

Interlude 2 : Et en vrai, ça se passe comment?

Non, franchement, vous y avez cru vous?
Des paysages magnifiques, un grand soleil?

Il fait son malin le petit jeune, en montrant de belles photos que tout le monde peut trouver sur internet. Mais les trucs là, c'est n'importe quoi.
Quand je montre ça :
Ce n'est en fait qu'une photo retouchée via Photoshop de ça :

En vrai le boulot sur le bateau c'est plutot ça :

Et où je dois récuperer des poissons morts masserant dans un sceau (avec des gants troués), pour les bourrer dans les pièges.
Où on en chie parceque le paysage c'est dans ce genre là :


Avec des vagues qui, en images donnent ce genre de film :






Et vous n'imaginez pas le temps que ça prends pour retoucher une photo pour obtenir un tel résultat!















A partir de ça!



Déjà, les photos que j'ai prises là, c'est quand c'est suffisamment calme pour que j'ose sortir mon appareil photo, et que je suis pas en pleine concentration pour ne pas rendre à la mer mon petit-déjeuner.
Je vous assure que quand les vagues vous rappelle à chaque instant que vous avez le mal de mer, on fait pas le malin.

Mais rassurez vous, fidèles lecteurs, je vais de mieux en mieux et je supporterai bientôt les remous marin mieux que n'importe qui (ou du moins je l'espère très fort).

Et, il faut voir le positif, hier, la température est remontée à 16°C!
Tout ne va pas si mal finalement!

Acte1, scène 2 : Premier week-end en survivor

Comme tout les week-end, je me retrouve seul à la station.
J'ai donc le temps de découvrir les paysages un peu plus loin du centre, en me dirigeant vers la ville la plus proche, Arendal, que j'avais alors l'intention de visiter un peu mieux qu'à mon arrivée.
Voici quelques photos prises pendant mon expédition :

 Arendal, ou du moins une partie de la zone résidentielle de cette toute petite ville.

Bien sûr, mes sens de l'observation et de l'orientation aiguisés mon permis de me tromper de chemin et de faire un détour, quoique magnifique. Retourné sur le droit chemin, je me suis finalement arreté dans une grande surface pour acheter des éléments essentiels à ma survie (oignons, patates).

Mais le week end n'était pas fini!
Le dimanche, j'avais été invité par mon maitre de stage chez lui pour un petit diner avec sa femme et ses deux jeunes têtes blondes. Bien sûr, en bon français, je m'étais enfilé un plat de pâtes à 13h, donc le diner à 16h45 a eu un peu de mal à passer, mais c'était succulent! Bien sûr, je ne me suis goinfré que par politesse!

Ensuite, Esben m'a proposé une petite sortie en mer pour aller pêcher.
Ma première expérience de pêche à la ligne!

On est donc parti, avec 3 autres chercheurs du centre, à la recherche du poisson d'or.
Esben utilisait comme ligne du matériel légué par son père. J'ai donc même eu droit à une vision de la tradition norvégienne en action!
Et encore mieux...
J'ai pu tester ça moi même!
Dans une mer pleine de méduses et exploitée par les pêcheurs locaux, la pêche n'a pas été excellente, mais les lignes traditionnelles ont eu autant de succès que les cannes à pêches perfectionnées à double appâts.
Et ceux qui connaisse mon talent se doutent déjà du résultat de cette soirée...
C'est bien sûr moi qui est eu la plus grosse prise!
Au cours de l'excursion, les protecteurs de la côte ne purent s'empêcher de reperer les appareils de pêches clandestin.
N'ayez craintes, poissons étincelants, ces hommes et femmes masqués veillent sur la veuve, l'orphelin et les écailles!

Cette sortie en mer fut véritablement merveilleuse et relaxante, quoique les 6°C à notre retour au port fut assez difficile.
Les 3h30 passées en mer ont filé à toute vitesse, et la vision du soleil se couchant derrière les côtes... se passe de commentaire.

Interlude 1 : Le ryhtme norvégien

Une chose importante à savoir lorsqu'on veut briller en société quand on séjourne en Norvège, c'est bien sûr de savoir quand le faire.
Prenez par exemple le cas de cet homme -fictif bien sûr- qui disons, par exemple, fait un stage là bas sans aucune connaissance du rythme des habitants. Pour ceux que ça pourrait aider d'avoir un background un peu plus fourni à cette histoire -fictive-, disons qu'il travaille sur un sujet stupide du style 'compter les homards'.
Voilà. Tout le monde est content?
Bon, donc ce type là, travaille dans un salle à l'écart pour son premier jour. A midi, il se dit 'Bon zou, je vais aller preparer à manger à la cuisine commune, histoire de discuter un peu avec des gens'. Le temps de ranger, il est à 12h15 sur place.

Et bien cet homme sera incapable de briller en société.
Au mieux, il croisera deux chercheurs autour d'un café, voir de restes d'un sandwich.
Mais pourquoi donc que ça?

En Norvège, la pause de 'midi' est en fait de 11h30 à 12h, durant laquelle on mange au lance-pierre (ou juste à la main pour ceux qui ont malheureusement oublié leur lance-pierre) des sandwich ou des restes réchauffés.
Plus vite de retour au bureau, plus vite parti et plus vite rentrés à la maison!
La barrière d'accès du centre se ferme à 15h45, alors qu'il n'y a déjà presque plus personne sur place. Une 'longue journée de travail' se termine à 17h maximum.
Parceque, à 17h, c'est l'heure du diner!
De retour à la maison, on a droit à un plat bien consistant, qui doit tenir au ventre jusqu'au sommeil, globalement aux mêmes heures qu'en France.
Les plus malins auront peut-être fait le lien avec le fait que la nuit tombe à 16h en hiver...

En tout cas, cela libère beaucoup plus de temps personnel en soirée, et ça, c'est plutot pas mal.
Reste à s'habituer à manger presque rien à 11h30 et un diner à 17h... Et j'y suis pas encore...


Enfin je veux dire, ce mec fictif n'y est pas encore.

lundi 6 septembre 2010

Acte 1, scène 1 : Field Work

Pourquoi suis-je ici pour 3 mois ?

Hé bien, je dois dire que le charme fou de ma chambre et des randonnées norvégiennes ne sont pas les premières raisons de ma venue...
Je suis ici pour travailler et partager le quotidien des chercheurs, et ce pour plusieurs raisons :
- Rédiger un rapport traitant de ce que j'aurai fait pendant cette période, version officielle et obligatoire de ce stage 'mission' de mon S7 s'ancrant dans ma formation d'ingénieur agronome à AgrocampusOuest, centre de Rennes et plus encore dans mon PPP. -Là normalement, si vous avez suivi c'est que vous avez été familiarisé avec la langue difficile à appréhender de mon école, sinon, retenez juste les mots 'stage' et 'formation', le reste c'est juste pour le panache-.
- Découvrir leurs activités, les aider autant que possible, gagner leur confiance pour découvrir des choses de plus en plus techniques (et, ensuite, les détrousser s'ils ne sont pas gentils avec moi).
- Ensuite, me plonger dans le milieu de l'halieutique, histoire de voir si je suis oui ou non attiré par cette spécialisation pour l'an prochain... et ainsi tenter de résoudre ce problème épineux d'orientation.

Mais, et je le sais, la majorité d'entre vous ne me demanderons pas comment avancent les études de dynamique de population sur les crustacés, ils retiendrons cela : j'y suis pour compter des homards.
Et franchement, ça me va. Moquez-vous, engeance démoniaque! Rien ne m'atteins.
C'est maintenant qu'arrivent les photos dossiers qui vont permettrons d'imaginer ce que je fais à longueur de journée -au moins le premier mois-, histoire de me charrier quand se reverra dans quelques mois!

 On prend le bateau ci contre pour partir en mer...













Pour remonter ce genre de pièges toutes les 24h environs.Vous voyez les passages sur le côté? Le homard, ou 'lobster' comme qu'on dit en anglais, est attiré par l'appât (l'astuce de Mamie Bossard : ajouter 1/2 maquereau mort est le secret d'un piège parfait) et ne peux ensuite que difficilement en sortir, quelque soit sa taille. 
On reprend les pièges laissés la veille en les attrapant (vous imaginez bien que ma dextérité légendaire est mise à rude épreuve) dans l'eau. On place ensuite la corde sur le treuil et on remonte le trésor à bord!
On ressort tout les habitants du pièges (Homards et crabes le plus souvent, parfois même morue ou autres espèces de poissons).
NB: Histoire véritablement incroyable, ces pièges marchent aussi pour d'autres espèces. Ce matin, on a même retrouvé dans un piège laissé sur le port qu'on a rangé un peu tard un petit chaton! Appâté par les restes de poisson pourrissant, il s'est glissé à l'intérieur et y est resté jusqu'à ce qu'on le libère. Vous ne pouvez imaginer à quel point je regrette de ne pas avoir eu mon appareil photo! Il ne va plus me quitter maintenant, juste au cas où je tombe sur un autre chaton-homard (ou un skieur-roller, mais c'est une autre histoire)

On range dans des petits boxes les différents homards pour les étudier méthodiquement.
Tout l'équipage (Sebastian, Svein Erik et Hanne) se met en branle, on mesure la longueur générales, des pinces etc...
On fait ensuite des prélèvements d'oeufs (si ils y en a bien sûr) et de bouts de branchies pour de futures études ADN.
Le but des recherches actuelles sur le centre est de comparer les populations entre une zone exploitée et une réserve ou aucune pêche au filet n'est autorisée.
Les premières études ont déjà montré une différence de taille moyenne assez évidente. (Je ne vais pas entrer dans les détails, mais, en gros, un gros homard est un vieux homard. Or ils vivent rarement vieux dans un environnement où il existe une pression de sélection liée à la pêche).
Voilà pourquoi je vous propose un petit jeu. Saurez-vous déterminer lequel de ces deux individus (ci-dessous et ci-dessus) vient de la réserve et lequel vient de la zone pêché de manière intensive (la main dans le gant bleu donne l'échelle)?



Ici, une petite vidéo de la manière -incroyablement professionnelle, vous en conviendrez- qu'a Sebastian de relâcher le piège. Vous avez aussi un aperçu de la vue en papier mâchée qu'on doit se taper toute la journée... Pauvres de nous!

Et, enfin, je me permets de vous offrir une vue de mon humble look au cours des premières manip' en été (à 10°C au 5 septembre, je vous assure que je prends la veste fluo assortie maintenant, et ce n'est pas que pour le plaisir de porter l'uniforme)
NB : Aujourd'hui, le groupe national de WWF est venu pour visiter le centre. Ils ont donc pu nous observer en plein labeur entre autres choses. Il y aura donc probablement d'autres photos à venir sur ce qui, pour le moment, me plait beaucoup!

Acte 1, préambule : Randonnée pedestre

Oui, randonnée pédestre car, il faut bien le dire, une randonnée sur la tête aurait été bien plus douloureuse et ce n'aurait peu être pas été une bonne idée avant même mon premier véritable jour de travail!

Après une bonne nuit de sommeil, je rencontrai quelques chercheurs -qui parlent tous parfaitement anglais, normal-, et d'autres personnes du centre (entretiens, ouvriers pour les travaux) -qui parlent également parfaitement anglais, bien plus rare en France d'après moi- alors qu'Esben me faisait visiter le centre.
Je pouvais ensuite avoir ma journée libre -je prenais soin d'emporter avec moi quelques documents de biblio pour me préparer à la suite-. Je pris alors une décision très importante : celle d'aller faire des courses!
Je repris donc mon sac de rando pour repartir à l'aventure.


Je tombais alors nez à nez avec quelques beautés architecturales, mais le plus marquant furent mes premières courses (qui méritent d'ailleurs un articles à part une fois que j'aurai pris le temps de faire mon touriste à photographier des étals de produits aux noms improbables et à l'allure mystérieuse)





Je partais alors une nouvelle fois à l'aventure après une tentative raté aux alentours de 12h d'un déjeuner avec les gens du centre (cf article ultérieure sur le rythme norvégien).

Le sentier longe un ancien bassin construit à l'ouverture du centre, qui s'étend d'ailleurs véritablement à la lisière des bois. Ici le centre, et, si je me retourne simplement pour prendre une autre photo...
Ça donne à peu près ça!
La Norvège est véritablement un pays (ou en tout cas dans la partie que j'en ai vu jusqu'à présent) bien moins colonisé par l'homme. Les villes sont rares et assez espacées et les forêts sont omniprésentes. A quelques mètres à peine du centre, j'ai même entre-aperçu un daim!
On entre-aperçoit par moment des habitations entre les arbres, parfois séparés par un epsilon (ou soupçon) d'océan.
A oui, car, je ne l'ai pas mentionné plus tôt, mais le centre se trouve en fait sur une île! Relié bien sûr par un pont bien solide au reste du pays. Enfin j'espère qu'il est solide, histoire de ne pas commencer à dériver.
NB: Car oui, vous le savez, les îles sont comme les îles flotantes -d'où le nom-, rien ne les retient par dessous. La seule différence, à par la taille bien sûr, c'est que la crème anglaise n'est pas emplis de mes amis homards, crabes et méduses. Enfin, tout dépends de la qualité de l'établissement dans lequel vous commendez ce dessert succulent.


Lorsque j'atteins finalement la côte, je m'arrête instantanément de dire des bêtises. Le vent caresse mes cheveux et me donne instantanément le 'ocean style' qui m'accompagnera presque tout les jours passé ici.




Le reste se passe de commentaire je pense...